L'immeuble avait un très vieux et unique rat que l'on voyait pointer le museau de temps à autre par la grille d'évacuation des eaux pluviales toujours bouchée devant l'escalier B.
Beaucoup d'appartements s'étant libérés par le décès des premiers locataires présents pour la plupart depuis la construction de l'immeuble, de nouveaux locataires sont arrivés avec, nous le pensons des passagers clandestins dans leurs cartons.
L'on vit ainsi sortir cet été 2018 d'entre les cartons de déménagement déposés dans le local poubelle, un jeune rat bien gras, qui grimpant au mur du local s'en fut explorer les lieux après avoir du haut du mur, humé l'air, qu'il ne reconnaissait pas, et pour cause, il avait été déplacé du nord au sud. C'est là que nous lui fimes le portrait quand il décampa en longeant l'immeuble pour tenter de se cacher en s'introduisant dans le conduit V.O. de l'escalier F, mais il était trop gros pour s'y glisser, il fila alors vers le haut de l'immeuble côté Père Corentin.
Dans la même semaine l'on vit apparaitre deux trous gros comme orange, creusés dans le jardin entre esc F et G, côté Prisse d'Avennes près de la grille de clôture. Là où justement des enfants de l'escalier G et des riverains du quartier avaient pris l'habitude de jeter quasi quotidiennement leurs quignons de pain. Un soir, à quelques temps de là, l'on vit près de l'un de ces trous une rate enceinte jusqu'aux moustaches, bouloter.. l'un des fameux quignons de baguette balancés par dessus la grille.
En cinq mois, la colonie a prospéré, s'est multipliée, a été bien évidemment signalée, sans que l'on fasse vraiment quoi que ce soit pour s'en débarrasser.
Au début de ce mois de février, quelqu'un eu la curieuse idée de boucher ces deux trous par une petite plaque fine de ciment ou simili ciment. Le rat qui est tout ce que l'on voudra sauf stupide, en creusa un troisième juste à côté, qui fut derechef lui aussi bouché par une autre plaque, puis un quatrième trou est apparu cette semaine dans le jardin Prisse d'Avennes sur lequel la même personne reposa sa plaque tout à fait inutile... en espérant peut être un miracle.
Et bien l'un des deux premiers trous a tout simplement été élargi par la colonie ratone ce qui leur permet de sortir, sous la plaque. Le jeu peut durer longtemps.
L'on vit ainsi, lundi soir après 20h, une rate futée sortir de ce tunnel élargi sous la plaque avec trois de ses minuscules ratons à la suite et s'en aller vers le haut, côté Père Corentin. On se demande ce qui les attire tant par là-haut. Le panneau publicitaire chauffant ?
A l'époque où des chats errants venaient la nuit explorer le jardin, ces rats n'auraient pas pu s'installer dans le coin, malheureusement une campagne de ramassage systématique des chats de gouttière -
et notamment ceux qui résidaient dans notre quartier, autour du réservoir de la Vanne - prive la ville du prédateur naturel des souris et des rats. Les seuls chats qui viennent encore sont domestiqués et bien nourris, un jeune tout noir, un tigré, un noir et blanc, ils ne s'attaquent qu'aux oiseaux nichant bas pour cause de pollution électro-magnétique irradiant des antennes relai . Les vases communiquants tout le monde s'en fout. Les rats prolifèrent dans Paris et curieusement plutôt dans les cités HLM et aux Tuileries...
On conseillerait bien au cinglé qui
répand frénétiquement son verre pilé sur certains accès de l'immeuble depuis trois semaines, d'aller plutôt en remplir ces 4 tunnels, mais cela ne se fait pas non plus.
En attendant que Paris Habitat trouve une improbable solution à ces rongeurs squatteurs, les personnes qui vivent en rez-de-chaussée sur le jardin Prisse d'Avennes veilleront à ne pas laisser leurs fenêtres ouvertes trop longtemps sans surveillance.
la photo du jeune rat détalant prise l'été dernier sera publiée ultérieurement dans ce billet modifié.